Corrigés par les Mavs lors du match 4, les Celtics ont retrouvé leurs esprits lundi soir à Boston. La victoire facile obtenue dans le match 5 (106-88) leur permet de valider leur 18e titre, un de plus que les L.A. Lakers, avec qui ils partageaient le record depuis 2020.
Plus elle avançait, plus la finale ressemblait à un match de boxe. Les Celtics disputaient leur 101e match de la saison, les Mavs leur 104e. Les combattants étaient fatigués et chaque coup porté était plus difficile à digérer. Vendredi, c'était Boston qui était allé au sol, fauché par un direct d'une rare efficacité (122-84). Lundi, c'est au tour de Dallas d'avoir vite posé un genou à terre sans parvenir ensuite à assez récupérer pour exister. Comme si les Mavs, finalistes surprises après avoir fini cinquièmes à l'Ouest, avaient fait l'essentiel en évitant un sweep (4-0).
Le retour dans le Massachussets avait redonné ce qu'il fallait d'énergie aux Celtics pour fournir un ultime effort défensif de premier plan, laissant Dallas sous la barre des 100 points pour la quatrième fois en cinq matches. De match, il n'y en a d'ailleurs eu véritablement un - disons plutôt un digne de la finale - qu'en première mi-temps ce lundi. Une mi-temps bouclée sur un panier marqué de sa moitié de terrain par le récidiviste Payton Pritchard.
Avec 21 points de retard à la pause (67-46), les Mavs, dont le meilleur marqueur à ce moment-là n'était ni Luka Doncic, ni Kyrie Irving, mais Derrick Jones Jr, signe que quelque chose ne tournait plus rond côté texan, étaient dans les cordes. À peine trois minutes après la reprise du jeu, ils se rapprochaient des 30 points de retard (78-52, 27e) et préféraient jeter l'éponge. Le reste de la rencontre a été joué avec beaucoup moins d'intensité, le public du TD Garden pouvant attendre sans trop s'inquiéter que l'équipe ne valide son 18e titre, 77 ans après le premier.
Brown MVP de la finale et Tatum du match 5
Ce public fidèle et brayard attendait en fait depuis beaucoup plus longtemps. Le précédent titre, celui du trio Ray Allen-Kevin Garnett-Paul Pierce datait de 2008. Depuis cette date, leurs éternels adversaires, les Los Angeles Lakers, avaient été sacrés trois fois (deux avec Kobe Bryant, une avec LeBron James), égalant le record des C's. Ces derniers reprennent donc seuls les commandes de la NBA à l'issue d'une saison qu'ils auront dominée de la tête et des épaules avec seulement 18 défaites en saison régulière et trois en play-offs. Un chef-d'oeuvre.
« On l'a fait ! », ne pouvait que déclarer Jayson Tatum à la fin du match. S'il n'a pas été élu MVP de la finale, un trophée remis à Jaylen Brown, encore formidable d'abnégation en défense ce lundi face à Luka Doncic, l'ailier originaire du Missouri a cumulé 31 points et 11 passes décisives (dont 9 en première mi-temps) dans ce match 5. De quoi faire taire pas mal de critiques qui en avaient fait le symbole de Celtics toujours très bien placés ces dernières années (six finales de conférence depuis 2017) mais jamais gagnants dans cette version où le collectif prend nettement le pas sur le leadership, avec sans doute l'un des meilleurs cinq assemblés dans ce siècle.
A l'inverse, cette finale a montré les limites de Luka Doncic. Alors qu'il devrait être encensé pour avoir emmené Dallas jusqu'au bout de la saison, ce que peu prévoyaient, le Slovène a paradoxalement attiré les regards par ses criantes faiblesses défensives. Boston s'en est encore régalé au match 5, le ciblant en permanence en attaque, quitte à tenter des tirs rocambolesques uniquement pour essayer de le mettre à la faute. Evidemment, il finit encore avec un gros volume (28 points, 12 rebonds, 5 passes décisives et 7 balles perdues), mais pour un ex-lauréat de l'Euroligue et du Championnat d'Europe, un revers en finale ne peut avoir qu'un goût de revenez-y.