Les Français ont concédé leur deuxième défaite de la phase de groupes de l'Euro, mercredi, contre la Slovénie de Luka Doncic (88-82). Déjà qualifiés pour les huitièmes de finale, ils affronteront la Turquie.
La rage d'Evan Fournier, prêt à bondir sur le corps arbitral au coup de sifflet final, traduisait bien la frustration de l'équipe de France. Mercredi soir, à Cologne, les Bleus ont achevé leur phase de poule par une défaite, contre la Slovénie (82-88), mais surtout face à Luka Doncic, auteur d'un récital (47 points, 7 rebonds, 5 passes, 13 fautes provoquées).
Le remake de la demi-finale des Jeux Olympiques de Tokyo, bien qu'orphelin de son principal héros (Nicolas Batum, auteur du contre de la victoire), a tenu ses promesses, et pas seulement parce que le prodige des Dallas Mavericks (NBA) a rendu une incroyable copie. La rencontre a été âprement disputée, ce que le 14-3 initial infligé par les hommes de Vincent Collet ne suggérait pas. Une fois les Slovènes revenus dans le match, en toute fin de premier quart (19-20, 10e), les deux équipes ne se sont plus quittées. Elles étaient pourtant toutes les deux privées d'un atout majeur : Guerschon Yabusele (cuisse) côté bleu, le pivot Mike Tobey en face.
47
Avec ses 47 points, Doncic s'est emparé de la deuxième meilleure marque individuelle sur un Eurobasket. Le record absolu, de 63 points, est détenu par le Belge Eddy Terrace (1957) tandis que le Grec Nikos Galis (46 points en 1983) bascule en troisième position sur le podium.
Des actions d'éclat, un arbitrage frustrant
Le mano a mano a livré quelques gestes et paniers d'anthologie. Celui, sur un tir à une main et sur un pied au buzzer de Doncic (33-36), éclaboussera la toile de sa magie pendant plusieurs heures et jour, c'est certain. L'énorme dunk de Rudy Gobert (19 points, 8 rebonds) sur la tête du « Mozart du basket » à quatre minutes du terme aussi. Mais l'équipe du nouveau pivot des Minnesota Timberwolves n'a pas réussi à capitaliser sur un tardif retour au score, après avoir compté 10 points de débours (70-80) à l'orée du money time.
À 82-82 et deux minutes à jouer, la guerre des nerfs a définitivement basculé en faveur de la Slovénie. Élie Okobo (11 points) et Evan Fournier (15 points) perdaient chacun un ballon dans l'axe, privant le public d'un final plus exaltant encore. « C'était un match physique, où il s'est passé beaucoup de choses, livrait à chaud Rudy Gobert au micro de Canal + 360. On peut être meilleurs, on doit être meilleurs. C'était le dernier match possible que nous pouvions perdre. »
Sans trop vouloir épiloguer sur le sujet, tandis que son sélectionneur Vincent Collet pestait lui aussi sur le terrain contre des décisions arbitrales suspectes, l'intérieur louait toutefois la capacité de son équipe à avoir tenu bon malgré les vents contraires. « Malgré les circonstances, on a été vaillant. »
Un huitième France-Turquie, la Serbie en ligne de mire
Cette défaite, qui assure à la Slovénie la première place du groupe B, devant l'Allemagne, envoie la France à la troisième place. Un classement synonyme de huitième de finale à disputer, samedi à Berlin, contre la Turquie. En quarts de finale, en cas de qualification, ce serait, théoriquement, la Serbie qu'il faudrait affronter. Ce qui ne déplairait pas à Gobert : « On n'est pas venus là pour avoir une route facile. Là elle est un peu plus difficile, c'est peut-être mieux pour nous. »