Dominatrice avant de connaître un terrible trou d'air, l'équipe de France est passée très près de l'élimination en huitièmes de finale, ne s'en sortant que par miracle face à la Turquie (87-86 a.p.), grâce à Rudy Gobert, énorme samedi à Berlin.
L'équipe de France sera au rendez-vous des quarts de finale de l'Euro et l'inverse aurait été une immense désillusion. Mais elle s'y présentera mercredi lestée des deux défauts qui la plombent depuis le début de sa campagne estivale : une propension à remplir des wagons de balles perdues (21 ce samedi) et une irrégularité chronique à l'intérieur même des rencontres, avec cette fois un 19-0 encaissé entre la 23e minute (49-38) et la 31e minute (49-57).
Sonnés par ce dévissage, alors que la première mi-temps les avait montrés bien lunés et même dominateurs (31-15, 15e), les Bleus sont passés à deux doigts de l'élimination. Ou plutôt deux lancers francs, ceux manqués par l'ailier des Cleveland Cavaliers Cedi Osman à +2 pour les Turcs (77-75) et la possession à suivre à sept secondes de la fin du quatrième quart-temps après une faute antisportive sifflée à Timothé Luwawu-Cabarrot.
Le miracle est venu d'une interception d'Evan Fournier sur la remise en jeu, alors que le ballon était destiné à Bugrahan Tuncer, le remplaçant de Shane Larkin, intenable en seconde mi-temps (14 de ses 22 points). Il a été concrétisé par une claquette dunk de Rudy Gobert pour l'égalisation in extremis.
« On a failli y passer avec les deux lancers d'Osman mais on n'a jamais lâché », souffle Amath Mbaye, très utile au relais de Guerschon Yabusele trop court pour jouer le money-time. Le suspense n'est jamais retombé en prolongation, les Bleus soufflant encore le chaud (87-82 à 1'30'' de la fin) puis le froid, avec une dernière possession turque potentiellement décisive (87-86) après deux lancers ratés par Gobert. Une rare tache dans la prestation colossale du pivot (20 points, 17 rebonds), essentiel par ses rebonds offensifs quand le match se jouait. Le sort en a finalement été jeté sur une balle perdue de Furkan Korkmaz, défendu par M'Baye.
Les Bleus verront donc le Top 8, ce qui est mieux que lors du précédent Euro (élimination en 8es en 2017 par l'Allemagne, 84-81). Lestés de leurs défauts, ils y partiront mercredi dans une position d'outsiders, ce qu'ils préfèrent, face au vainqueur de Serbie-Italie (dimanche à 18 heures), le premier de ces deux pays étant annoncé comme un des favoris du tournoi avec son duo Nikola Jokic-Vasilje Micic. Mais avec ce que les Bleus viennent de vivre, la suite ne sera que du bonus.